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22 mouvements / mn et Et de l'hiver assez ! de Georges Guillain. Editions L D

Deux livres de Georges Guillain aux éditions LD: Et de l'hiver assez et  22 mouvements / mn

22mouvements.jpgEt de l’hiver assez !

Georges Guillain

Avec des peintures d’Hélène Durdilly

Éditions LD

ISBN : 978-2-9551736-1-9

Février 2015

52 pages

8,60€

 

22 mouvements / mn

Georges Guillain

Éditions LD

ISBN : 978-2-9551736-0-2

Février 2015

84 pages

9,40 €

 

Ces temps-ci, nous n’avons pas tant d’occasions de nous réjouir à propos de la culture, de la poésie ou de la vie du livre en particulier pour ne pas saluer ici la naissance du nouvel éditeur L.D.

 

Sous ces initiales apparaît l’association Les découvreurs que les professeurs de français connaissent bien.

Née de l’initiative de Georges Guillain pour promouvoir la poésie contemporaine auprès d’un jeune public,

l’association Les Découvreurs associée à la municipalité de Boulogne-sur-Mer décerne chaque année depuis 1997 son prix. Le lauréat est choisi par un jury de lecteurs lycéens des établissements participants, soit plus de 2000 lycéens pour la dernière session.

 

C’est avec deux courts livres de Georges Guillain que l’éditeur L.D ouvre la voie et inaugure son catalogue que nous espérons voir s’élargir dans les mois à venir.

 

Le premier d’entre eux, Et de l’hiver assez ! propose un texte en prose en deux parties perdu comme au milieu d'hiver et en mémoire d’Ovide ayant chacune et respectivement un sous-titre, inspir et expir.  Le texte est accompagné de peintures monochromes d’Hélène Durdilly qui ponctuent la lecture du livre. Prose poétique pour une introspection personnelle qui semble salutaire au poète, même si :

« Écrire tu le sais ne t’a guéri de rien. » reconnaît Guillain avant de poursuivre sa quête : la femme, la terre, et de la poésie, son désir premier «…j’aimerais simplement être mieux habité par la beauté rebelle passagère sans doute et difficile à nommer du monde que je sens juste au bout de ma langue enfin multiple et partagé. » Le texte à ce moment fait corps avec la voix.

 

Avec le second livre 22 mouvements / mn, dont l’auteur explique qu’il est le nombre de mouvements respiratoires que chacun d’entre nous effectue au repos, c’est à nouveau de souffle dont il est question. Le souffle de la poésie, celui de l’écriture, de cette énergie qui surgit chez les poètes, écrivains aime à noter Guillain, et qui traduit en mots les sensations et émotions pulsionnelles qui influent sur le poète.

Pour l’auteur, le travail d’écriture et de création est une véritable insurrection individuelle,

singulière, née d’un désir profond face au monde et à sa déliquescence. Composé de cinq parties, le livre partage les réflexions du poète  à propos de la poésie, du désir d’écriture, de notre époque chaotique. Les textes sont extraits d’un journal de bord tenu sur une quinzaine d’années. Pour Georges Guillain le travail du poète est d’abord  exploratoire. C’est un travail de débroussaillement pour éclaircir des chemins qui mènent à lui. Ainsi, par touches il esquisse sa façon d’avancer. Le poète et son travail, la poésie et l’époque : Georges Guillain marque ses territoires, délimite des frontières, partage son opinion sur la création poétique. Il tente de préciser une vision personnelle pour voir plus loin en lui et trier l’authentique des faux-semblants, dans notre époque si formatée.

Et de déplorer l’état du monde en ravivant la question : « Que peut la poésie dans un monde pareil ? »

Puis, poursuivant et face au monde, en revenir à soi, à son modeste et vaste projet intime :

« Sans doute alors on écrit pour soi pour faire progresser un peu en soi ce sentiment de compréhension, mettre pour soi un peu plus de sens et de clarté dans les choses ».

Participer à une construction du monde, voilà pour Georges Guillain, le rôle attribué au poète qu’il associe au philosophe, au savant, à l’artiste et à tous les questionneurs du monde. On découvre ainsi la pensée de l’auteur qui interroge sa pratique et réajuste une vision de la poésie à l’aune de notre monde et du doute qu’il suscite en lui. Un poète bien vivant nous apparait alors, en proie à ses questionnements permanents sur la nécessité, la profondeur ou l’insuffisance parfois de la poésie. Une poésie qui de la sensation au geste est reliée au corps et à sa nature expressive, la voix.

À ce titre, le chapitre Variations pour libérer la voix  est remarquable. Il situe la grande partie de l’énergie poétique, nullement dans le signifié ou le signifiant mais dans la tension de la voix et du corps.

On lira avec un intérêt particulier le paragraphe 7 sur la voix.

 

Ma voix d’exigence.

Et d’inquiétude.

Son désarroi.

Son impossible plénitude.

 

 

HM

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