C’est au Printemps que paraît avec un petit décalage dans la saison ce numéro Automne–Hiver 2014, le N° 35 / 36 de la revue Contre-Allée...
Contre-Allées N° 35 /36
Automne-Hiver 2014
Amandine Marembert & Romain Fustier
16, rue Mizault
03100 Montluçon
ISSN : 1291-4096
144 pages
10 €
Abonnement 2 numéros double : 16,00€
C’est au Printemps que paraît avec un petit décalage dans la saison ce numéro Automne–Hiver 2014, le N° 35 / 36 de la revue Contre-Allée. Décalage encore dans l’éditorial de Romain Fustier, mais de perception cette fois à propos du microcosme poétique. Il se démarque et regrette un certain conformisme de l’édition poétique en écrivant « la poésie d’aujourd’hui vit sous le règne du maintien de l’ordre établi. Tout est déterminé, figé, fixé, jalonné, jusqu’aux programmations des gros festivals. ». « Or le poème en a marre. » poursuit-il, arguant « qu’il est expérience rythmée d’un sujet face au monde ». En revenir donc à l’essentiel, au poème, en prose ou en vers comme ceux que proposent dans cette parution une vingtaine de poètes auxquels la revue ouvre ses pages faisant ainsi la part belle à la création poétique. Une occasion de bousculer l’ordre établi. Les lecteurs auront le denier mot !
« Certains paysages semblent absents à force de regards portés sur eux » Avec ce premier vers, Joël Bastard, invité de ce numéro pourrait malgré lui faire écho à l’éditorial. Méfions-nous donc des habitudes, de trop de certitudes et d’évidences parfois trompeuses ou éphémères. On lira les indispensables notes de lectures dans les dernières pages du numéro et des entretiens, autour de l’enjambement des vers ou du lieu réel ou imaginaire de l’écriture, avec les poètes Stéphane Bouquet, Christian Garaud, Cécile Guivarch, Christiane Veschambre, Béatrice Bonhomme… Mon attention a été plus particulièrement retenue par les courtes proses de Jacques Josse. Touchantes : « Avec les morts, c’est difficile. À force de leur coller aux basques, et de les rêver encore debout, sur le chemin qui mène du hameau au cimetière, il arrive qu’un jour l’un d’entre eux se manifeste pour de bon. » ; ou les poèmes de Sylvie Durbec « et cette émotion à voir / le vent agiter le feuillage/plus que tout mouvant / vent émouvant qui bousculait / l’arbre et le temps /… » ; ceux d’Anne Belin « je te reçois, élan / vers le sans visage et / tremblement – toi voix i /térative… » ou encore d’Armand Dupuy « quelque chose / s’affaisse qu’on / entend pas / ». Sans oublier cette sensible composition à deux voix de Brigitte Galbiati et Alban Rugosi « Éclats d’étoiles sur le linceul de l’enfant mort mon frère / Je mendie son regard vert mon phare dans le cimetière / J’étouffe ma honte de vivre ma peur des cailloux blancs. ». Et poursuivre la lecture avec de nombreux textes à découvrir de Rémi Checchetto, Alain Guillard, Jacques Moulin, Erwann Rougé, Émilien Chesnot…
HM