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poésié - Page 4

  • Mon murmure mon souffle - Pierre Chappuis

    Bibliographie de Pierre CHAPPUIS

    Éditions José Corti

    ISBN- 2-782714308931

    2e Trim. 2005

    11,50

     

     

    Ce livre de Pierre Chappuis Mon murmure mon souffle prend  ses sources dans les paysages des saisons et dans les pas du marcheur. Un livre court, bâti sur des acceptions étroitement imbriquées du mot temps. Temps des saisons d’abord, quand le livre commence à celle de l’hiver. Pierre Chappuis habite en Suisse à Neuchâtel, un pays de montagnes où le froid d’hiver, la neige, l’immensité blanche des cimes imprègnent et règlent la vie. Ce temps et ces jours qui passent se concrétisent par la transformation du climat et des paysages. Ainsi  la métamorphose progressive de la nature s’opère sous nos yeux à mesure que nous progressons dans le livre, lorsque la neige hachure l’horizon d’un ciel de cendre « Hauteurs premières servies./Ici/juguler la grisaille, l’ennui… », quand l’éclatement des bourgeons colore d’éclats les alpages « Poignées et poignées de braises,/papillons, bouquets d’ombelles/d’ici l’autre rive scintillent… » ou au moment des premières lumières du matin qui inondent la vallée « Premières miettes du jour/jetées de la fenêtre/dans le noir… ». Pierre Chappuis nous donne ici des condensés et des instantanés de paysages, découverts songe-t-on,  à l’occasion de marches à pieds solitaires sur des chemins escarpés de montagne.

    L’autre notion du temps auquel me renvoie ce livre est celui du tempo. Le rythme. La cadence du pas du marcheur. Lorsque le poète, tous sens éveillés découvre par-delà une futaie de sapins ou à l’approche sonore d’un ruisseau de montagne, un panorama de paysages inouïs. Ici, le regard, l’ouïe, l’odorat font des moissons inespérées au rythme du marcheur pour notre grand plaisir de lecteur. Les poèmes de Pierre Chappuis sont courts, au plus six ou sept vers, composés de distiques ou de tercets espacés par des espaces blancs. Lieux de neige ou de respiration, le poète est ici lié à son motif par son murmure, son souffle.

     

    Avancer, solitaire,

    porté par le froid,

    la miroiterie du froid.

     

    Le vent – sa lecture aveugle

    reprise de page en page.

     

     

    Hervé Martin