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Un papillon s'est posé

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Ce mercredi 23 août, je suis arrêté sur une aire de repos tout près d’une petite fontaine bretonne à Saint Jacut. Le temps que j’ai d’attente ce matin là, je l’emploie à travailler sur une note de lecture du dernier livre de Maurice Regnaut, NOUS. Je me suis assis près d'une table de cette aire de repos en ayant pris soin, muni du livre, de préparer de quoi écrire. Soudain, sans que je n’ai eu le temps de m’en apercevoir, un papillon s’est posé sur le livre. Il s’est posé sur le titre NOUS, juste sous le nom de Maurice. Probablement le blanc du livre, le rouge du titre, le vert de la table où était posé ce livre auront trompé ce papillon. Un magnifique papillon aux larges ailes orangées. L’instant me paru suspendu au silence et je le percevais éphémère.  Précieux, il m’a touché et malgré ma rationalité convaincue, je ne pu m’empêcher d’y lire un signe. Un signe que nul n’envoie, un signe imprévisible dans l’aléa de la vie mais un signe qui rappelle. Un signe qui renvoie, un signe comme une présence dans la mémoire. La chance a été que mon téléphone portable équipé d’un système photographique soit posé aussi sur la table devant moi. Dès que j’ai voulu approcher ma main pour le prendre, le papillon s’est envolé mais pour aussitôt se reposer presque au même endroit du livre. Moment rare. La vie se pèse dans ce sentiment de rareté, ce moment d’un hasard dont on sait qu’il ne se reproduira pas. Mais qui pourtant par deux fois consécutives s’est produit ! Ce moment, où dans une campagne de Bretagne, assis sur un banc avec le livre de Maurice posé sur une table, un papillon, comme  le désignant par sa présence, s’est posé près du titre, tout proche de mon regard.

C’est lentement, que ma main près du téléphone portable s’en saisi. Et c’est sans brusquerie, dans une lenteur fébrile que j’ai pu capter cet instant aussi inattendu qu’improbable, ce signe.

Et je pensais à vous.

 

 

  «     

 Tout.  Mot. Geste. Acte. Est signe  –  et  veut dire quoi –

qui  à  son  tour  veut  dire  à  –  son tour qui  – vertige –

et dans ce vertige  un  autre vertige  –  et dans  cet  autre

un  autre  encore  –  un  autre  à  l'infini. Oui. Le sens est

folie.   Et  celle  qui  m'a  sauvé.   Moi.  Jadis.  C'est  elle.

C'est la vieille.  C'est l'éternelle.   C'est  la  fondamentale.

Tautologie.   Acte.   Geste.  Mot.  Tout.  Quel   qu'il  soit.

Tout est ce qu'il est.  chercher un sens.  C'est jouer. Quel

 qu'il puisse être.  Un jeu sans fin.  Simple  ou   complexe.

Aisé ou douloureux.  Gagnant.  Perdant. Un jeu. De tout.

En tout.  Pour tout.  Délire.  Anécessaire.  Oui. Vivre est

*vivre.   Et  ne  connaît.   Qu'une  seule  double  modalité.

Présence absence.                                                              »

 Maurice Regnaut    -   Extrait de Lettre II dans LBLBL.

 

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