Louis-Michel de Vaulchier
Editions Passage d'encres
Rebut des vêtements abandonnés sur le plancher. Tout arrive. En glissade d’un texte l’autre, d’une graphie l’autre et sexes idem. Presque pas besoin de faire un dessin (même si le poète en abandonne quelques uns). Reste un corps hautement dégagé. Mais un corps qui demeure étranger. Il y a jambes autant qu’il le faut nues contre les siennes. Les corps en doigts tordus s’ajustent, se serrent. L’autre à l’autre en appui tout au long. Une seule silhouette à deux. Remplissage parfait. Danse de compagnie au ralenti consenti. Souffle d’air. Frôlement. Nouveau plongeon. D’un texte à l’autre à plat ventre dans cette matelamatique qui va "du presque lyrique au presque scientifique". Drap repoussé à force. Le tissu se tend. Retenir le geste. Le prolonger. De façon que la partie ne s’arrête plus. Corps flous, fous. Leurs ombres servent de preuve. De Vaulchier cherche la formule secrète. Chaque texte enlève, enfile. Suave retentissement, temps découpé à mi-cuisses. Accélérer, ajouter, ralentir, quitter, revenir. Sans penser. Sans voir le temps passer. Consentir. Obligation de poursuivre guidé par des hauteurs et des intensités. Ambiance plus sauvage virant au glam-rock. Arche d’un pont entre épaules et reins où circulent les idées de plus en plus chargées d’odeur. Il faut que sexe et texte se confondent en « lit & rature ». Crêtes levées des lèvres ourlées jusqu’en une heure tardive, brûlantes de fièvre.
JPGP