Anthologie de haïkus francophones Sous la direction de Janick Belleau
Co-éditions AFH et Adage, 2008
14 euros
L'Association française de haïku et la maison d'édition québécoise Adage présentent un collectif de haïkus de 86 auteures venues d'une grande partie du Québec, mais aussi de France, de Belgique, d'Algérie, de Tunisie, de Chine, des Etats Unis et de l'Inde.
Janick Belleau, haïjin québécoise, a rédigé une intéressante étude intitulée « Francophone et féminin, le haïku » qui tient lieu de préface et qui tend à déterminer si les thèmes dits féminins sont utilisés en haïku. La question est posée : existe-t-il une écriture du haïku spécifiquement féminine ? Les thèmes abordés sont plutôt larges : l'amitié, la famille, les passages de la vie, la société sans fard, l'avenir de la Terre... De l'intime à l'universel, le haïku parle des préoccupations qui touchent la vie des femmes : l'image maternelle, au clair de lune/ veillant l'enfant malade/ silence d'une mère (Chantal Couliou) et envol d'étourneaux/ qui se battent pour des graines/ je pense à mes fils (Monique Coudert) ; l'angoisse du temps qui passe, sur la plage/ une famille comme la nôtre/ il y a quinze ans (Louise Vachon)... mais le haïku « féminin » porte aussi un regard critique sur la société, ses injustices : chargée d'emplettes/ elle slalome entre les tentes/ des SDF (Dominique Champollion) ; Changement de saison -/ on décide de la guerre/ sur un calendrier (Louve Mathieu)... Une anthologie très riche où chacune et chacun peuvent se retrouver, car plus que « féminine », l'écriture du haïku tend à être davantage - ce que Janick Belleau appelle - une « écriture androgyne ».
LP