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DEHORS

Jean-Pierre Védrines, 

Librairie Galerie Racine,

Paris,

48 p.

12 E.

 

A travers les paysages, les plus simples sources des émotions les plus fortes Jean-Pierre Védrines continue de chercher ce que nous ne pouvons atteindre. Dans l’automne et parmi les feuilles mortes, sa nuit ne peut pourtant le prendre dans ses filets. Il suffit au poète une épaule plus douce que les autres. Elle le mène au bout du flamboiement des arbres  de l’automne à travers les vignes d’Aude où les mains grappillent l’existence.

 

« Dehors » fait ainsi l’horizon du dedans, il concentre non le songe mais une vérité primaire qui pour autant n’innocente pas notre dérive. Védrines déroule ses draps : ils deviennent les tapis volants qui l’emportent dans le tourbillon. Celui-ci fait de chaque pensée une douce brûlure.  Au moment où des images d’enfance surgissent il faut alors en multiplier les lumières comme la neige le fait au soleil afin de renforcer ses pouvoirs.

 

Une telle poésie pèse sur la vie, la perce jusqu’aux vignes de l’âme. On y trouve des cailloux habités par le vent. Aucun n’aura débordé l’avenir. Ils sont là. Là  où le corps se penche et retourne aux grains de raisin des temps anciens. Le poète finit de croire que l’attente apaiserait l’absence. Son livre bat les instants, des mèches d’aube aux lambeaux du crépuscule. Ses seuls oiseaux fous sont les araignées dans sa tête venues dresser leur cinéma muet. Le lointain du temps ne reste plus immobile.  Sa chair sensible ne se réduit pas en cendres, un feu l’anime toujours.

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