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jean-paul gavrad-perret; matthieu baumier

  • Le silence des pierres - Matthieu Baumier

    « Le silence des pierres »

    Matthieu Baumier,

    Le Nouvel Athanor, Paris,

    2013,

    92 pages,

     15 Euros.

     

    L’histoire des arts est traversée par une distinction cruciale entre ceux du temps (musique, danse, théâtre) et ceux de l’espace (peinture, sculpture, architecture). Cette distinction et cette dichotomie reposent sur bien des malentendus que la poésie - et plus particulièrement celle de Baumier - balaie. Elle n’annule plus le passage du temps, ne nie pas plus une sorte de mystique de l’espace par effets de rythmes et d’échos.

    Il existe dans ce livre  une synthèse du temps et de l’espace. Chacun est un « baiser » au sens où il marque l’instant mais aussi un appel qui le transgresse vers une sorte d’éternité provisoire. Mais éternité tout de même. D’où l’effet de décomposition du temps par chaque poème et en même temps l’effet de mouvement qui s’étire dans l’ensemble du corpus sans qu’il se limite à un syncrétisme caoutchouteux.

    Peu à peu les poèmes s’enlacent. On peut alors facilement imaginer qu’entre eux puisse à nouveau s’étirer le temps et le décomposer en nouvelles figures. Si bien qu’à l’image du baiser qui évoque la répétition des histoires d’amour depuis toujours dans la poésie ou les arts plastiques est remplacée implicitement par celle d’un axe fléché à la recherche d’une renaissance de l’être (par l’amour certes, mais qui ne se réduit plus à ce qu’il est dans la poésie ; c'est-à-dire extrêmement fermé).

    L’expérience de la contemplation esthétique est donc remplacée par la visée d’un horizon appelé. Par cette « identité » nouvelle tout change. La poésie sort des ornières où souvent elle se creuse et l’auteur rejoint les hauteurs d’un Jabès, d’un Gamoneda ou d’une Maria Zambrano.

    JPGP