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Les gémissements du siècle - Paul-Louis ROSSI

Édition Flammarion/Collection Poésie

247 pages

18,29€

N° ISBN : 2-08-068128-1

Mars 2001

 

 

Le titre de ce livre Les gémissements du siècle fait référence à ce qu’écrivait Isidore Ducasse, comte de Lautréamont dans les Poésies : Les gémissements poétiques de ce siècle ne sont que des sophismes…

J’ai lu ce livre comme une invitation au voyage. Paul Louis Rossi, avec une érudition toute ludique entraîne le lecteur dans ses pérégrinations passionnées en quête de la Poésie. Approchant toujours plus près son sujet, resserrant avec précision et finesse ses propos, il traque et esquisse jusqu’au plus dicible ce qui peut définir la poésie.

C’est sur le ton de la confidentialité amicale et éclairée que nous partageons avec lui, à travers plus d’un siècle, ce vagabondage poétique. Un voyage dans les livres et les vies de – Segalen, Breton, Michaux, Reverdy, Ponge ou Claudel… – qui n’a pour objectif que de retenir et préciser ce qui est remarquable et qui demeure vif dans ces œuvres. Nous côtoyons ces figures et les suivons dans les rues de Paris, Nantes, Namur ou Strasbourg où leurs traces demeurent. Sans oublier les poètes contemporains auquel un chapitre est consacré sous l’égide du chiffre quatorze du sonnet, Paul Louis Rossi donne une large place à l’art des musiciens et à celui des peintres. Un livre qui nous tient notre attention et dont les inlassables digressions donnent au ton l’agrément d’une conversation amicale ou celui d’un récit inépuisable dont le lecteur attend avec impatience, la chute.

Mais ici tout est prétexte pour discerner, extraire, isoler des arguments, des caractéristiques, des propriétés à même de définir ce qui dans l’histoire de la poésie constituerait les matériaux propres à ses soubassements.

La comptine, le compte, qui de sept à huit pieds oscille entre chanson et poésie ; la prosodie, le chant, la sonorité ; la forme du sonnet et son compte quatorze ; l’esprit des formes ; le lyrisme mais aussi ses envers, la doxa, ces croyances communes d’une époque ; le vers libre indéterminé ; le poétisme, qu’il faut entendre par le-tout-poétique ; le patois incomparable des avant-gardes des années soixante…

Paul Louis Rossi au cours de ce livre énumère, relève, note… Il accumule des traces. Il élabore les lignes — ces traits- d’un possible idéogramme du vocable Poésie, pour dépasser cette image d’une définition occidentale, sur laquelle d’ailleurs nul ne s’entend.

Il veut montrer qu’il existe une — liaison — entre le monde et la poésie. Sans toutefois en ignorer la difficulté, celle d’énoncer en fin d’expérience que la pensée se renverse et qu’il s’agit justement de retrouver une sensation.

Peut-être celle d’un temps -juste – entre l’énoncé du monde et le tracé du geste.

Hervé Martin

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