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Laurent Bouisset (poète-performer) et Fabien de Chavanes (musicien-photographe)

Un travail de poésie musicale  avec le photographe et musicien Fabien de Chavanes. Deux liens Soundcloud pour le découvrir :
 
- d'abord le long poème "ENFIN NU LE SILENCE"  à écouter à l’adresse suivante :
 
« L’inspiration est jazz, bien sûr. La figure de Coltrane, mais de bien d’autres saxophonistes aussi parsème le texte, mais nous ne cherchons pas pour autant à coller à des images, ou à des références, ou encore à des icônes inhibantes. Nous cherchons à déplacer les symboles, à peindre des instants, des pouls et dans l’eau des nappes de son, à mieux nager. Et, revenus sur terre, courir alors. Courir loin des drapeaux. Comme le gueulent les gamins des favelas ou bien d’ailleurs, à la fin du poème, après la mort du musicien : « Son tibia frappe un rêve de tambour / Un rêve de carnaval enfui / Que l’on rattraperait / C’est sûr / Si l’on pouvait seulement / Courir encore / On laisserait crier / Dans ce feu / Toute la nuit / Ce feu de nos jambes / Et des notes / L’amertume et le bleu / Et le vent bleu des vagues / Revenues calmement / Ecorcher l’ombre »
 
Nous cherchons à scruter le plus noir des cauchemars possibles, c’est-à-dire déterrer l’os encore chaud du vingtième siècle et nous pensons à son achèvement surtout, après le sentencieux « plus jamais ça », ayant vu la répétition la pire, le retour de l’infect au pied des acacias du côté du Rwanda, au fond des Balkans mutilés pour ce qui est du génocide bosniaque. Nous cherchons à scruter cela, par les mots, par les sons, par l’extension de nos voix démultipliées mais sans volonté d’en devenir les otages amers. C’est le contraire. Nous puisons tout au fond de nos échecs, de nos échecs en tant qu’espèce, mais pas seulement, de nos échecs en tant qu’individus, l’insatisfaction primordiale, l’indignation élémentaire donnant rage et folie et ses couleurs au saxo-flux de mots, de notes et d’horizons ressuscités. Comme il est dit au plateau 5 : « Précisément parce que / Cracher t’est impossible / Que tu craches à te tordre l’âme / Parce que l’avenir s’est éteint pour ta pomme / Que t’évolues / Te crames / Et tu deviens / La frustration est le terrain / Elle est la corde aussi où tu t’enlaces / Où t’aimerais monter / Mais tu l’avoues que / T’as du mal... »
 
Ce silence dont il est question à la fin. Ce silence-là ne peut s’étreindre  qu’au terme d’un chant endiablé. Qu’après l’immolation du duende, pour reprendre les termes de Lorca. Qu’après l’épreuve et l’exorcisme pour reprendre les termes de Michaux. Car il s’agit d’une transe avant tout, dans le sens chamanique du terme. D’un long chorus ou d’un solo qui, s’il est bien joué, pourrait amener les lecteurs et spectateurs, les spectateurs-lecteurs, les auditeurs, à se resituer sur la carte en lambeaux de ce monde en charpie, ou à se perdre... A se perdre et saigner, et respirer, derrière... Derrière la vie qu’on nous veut faire... Nu, seul, et libre, au pied d’un phare hanté... Hilare.)
 
- ensuite l’autre très long poème écrit en Turquie « STAMBOULIOTE IMPROVISATION  disponible à l’adresse suivante :
 
 
(Dix jours de feu. Dix jours où dormir n’était pas le propos. C’était bien plutôt rencontrer. Arpenter les rues d’Istanbul, explorer loin, parler. En turc ou pas ou en anglais, ou du français, ou des silences, très peu importe. Très peu importait le langage. Il fallait décoller, c’est ça le but. Il fallait décoller, danser, voler. Et ce qui s’est condensé sur ses pages, ce serait le récit d’une insomnie, au fond. Le récit de cette nuit blanche étendue qui, dans la fièvre et la folie, de part en part se serait vue poignardée par des rythmes.)

Découvrir également le blog Fuego del fuego :(www.fuegodelfuego.blogspot.com),
et le site du collectif Rhizome 
 

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