INCERTAIN REGARD N° 8 vient de paraître,avec des textes de:
Jean-Pierre Lemaire, Maurice Mourier, Georges Guillain, Rémi Faye, Lydia Padellec, Arnaud Beaujeu, Jacques Sicard,Michael Foldes, Patrick Le Divenah,Roselyne Sibille, Philippe Jaffeux, Colette Daviles-Estinès, Yannis Livadas, Rafael Ayala Paez et les plasticiens Emeric Outreman et Valérie Loiseau
http://www.incertainregard.fr/Revue/INCERTAINREGARDN8.pdf
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L'ETABLI de TRAUMFABRIK 2013
Revue L’Établi de Traumfabrik - 2013
Traumfabrik,
6, chemin du Merdreau
49170 Béhuard.
ISBN :978-2-9529626-8-1
2013
15 € + 3 € pour frais d’envoi
Ce numéro de L’Établi de Traumfabrik, Cahier de poésie 2013, que je découvre pour une toute première fois est dédié « à tous ceux qui écrivent en Algérie et ici encore en exil, pour lutter contre le poids de l’oubli » et en particulier, à Lounès Matoub et Tahar Djaout tous deux assassinés dans les années terribles de l’Algérie au milieu des années 1990-2000. La facture de l’ouvrage est simple, sans reliure, des feuillets forts grammage que l’on déplie pour la lecture. C’est un choix original. Six poètes et le dessinateur Lawand sont ici rassemblés et unis autour de la poésie algérienne francophone pour lutter contre l’oubli et s’ouvrir vers l’espérance de jours meilleurs.
La poésie portée par Djamel Benmerad dans l’ensemble Les chants de l’homme de pourra-t-elle être la :
simple étincelle qui s’obstine / à vouloir embrasser le monde
Elle est en tout cas présente ici dans la voix des poètes. Et le livre pourrait être un instant ce - pays revenu - pour tous les exilés de cette terre méditerranéenne. Un territoire, aussi de la mémoire, où errent toujours les pères, mères, familles et tous les êtres aimés. Pays un peu reconstitué par ces voix rassemblées dans la fidélité du souvenir. Il vibre sous les mots des poèmes :
« Tu ignorais le chemin / à faire encore / avec ta douleur d’étranger »
Pour Amine Khan l’exil paraît sans fin et le jour est
un jour qui meurt de la même courbure/ que les autres jours ;
Les poèmes d’Hamid Tibouchi sont gorgés d’une peine qui semble insatiable
La poésie / je la croyais légère/ mais en vérité / mon dieu qu’elle est lourde
Puis encore
la mémoire de même – comment /la contenir – parfois déborde / réclamant la parole / pour la paix ;
Ce sont des corps, la douleur, la mort qui hantent, du coté terrible de la mémoire, les poèmes d’Abdelmadjid Kaouah
où il n’est plus question / que de vos corps déchiquetés face/ à la mer /comme les lambeaux d’un couchant corrompu
On lira également Hamid Nacer-Khodja, Arezki Metref qui joignent leur voix à ce numéro.
Le livre, dans la diversité des poèmes, déroule une mémoire commune qui n’oublie pas les siens. Emplis d’odeurs, de sable, du désert comme de souvenirs et d'espérances, c’est un désir de retour à - un temps d’avant - qui sourd de ces poèmes, plus encore peut-être, que celui vers ce territoire natif de l’Algérie.
HM