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  • Théâtre 95 à Cergy-Pontoise

    Fête de fin de saison de Gérard Noiret

    18, 19 et 20 juin 2010 au Théâtre 95 à Cergy-Pontoise

    SOUS UN SOLEIL FÉMININ

    Vendredi 18 juin

    L'opéra des pas perdus / Mireille Jaume
    une création radiophonique sur RGB (99.2) dans l'émission Fêt'arts
    avec Meryl Gaud, Aurore Prieto, Emmanuel de Sablet et Mireille Jaume

    Samedi 19 juin

    16h - 16h45 - Grande scène
    Le chant de la matière /
    Michèle Ninassi

    avec Philippe Lemoine au saxophone
    présence  plastique de Cécile Picquot

    17h - 18 h - Salle de répétition
    Inauguration de l'exposition de Caroline Tafoiry
    Des brouillons...moi

    intervention de Chris Brook
    Tout ça autour d'un verre avec Joël Dragutin

    Librairie
    Sur la margelle de mon âme

    vidéo de Sylvio Cadelo

    18h - 19h   grande scène
    La « poésie féminine » existe-t-elle ?
    une conférence à la mode de Gérard

    textes  Gérard Noiret
    Mise en scène : Daniel Muret
    avec Evelyne Fort et Sylvia Bongau, de la Compagnie Willy-danse-théâtre

    19h15 - 20h45 - Café de la plage
    Diner convivial

    FÉMININS SINGULIERS / FÉMININ PLURIEL

    avant la fête de la Musique, une fête des Paroles autour du « féminin »
    à partir de 21h sur la grande scène et jusqu'à épuisement des étoiles.

     

    • Vœux pour une bonne nuit des Paroles par Henriette Zouguébi du Conseil Régional d'Ile-de-France
    • Poèmes par les amis d'Achères, les amis de La Ruche, les amis des ateliers d'Argenteuil, les amis de la Maison de la poésie de Guyancourt et des alentours, les amis des Mots Migrateurs et les amis d'Etapes.

    • Scène ouverte avec les amis des amis de nos amis et les autres qui sont bien entendu nos amis.

     

    Les participants de la scène ouverte devront s'être inscrits avant le 17 juin. Ils devront participer (à l'heure où il leur plaira) à la mise en place par Thierry Le Gall et Gérard Noiret qui aura lieu le samedi 18 entre 11 heures et 15 heures, au Théâtre 95.
    Les textes ne doivent pas dépasser 3 minutes. Le thème est « le féminin ». Toutes les conceptions seront entendues, sauf les racistes.

    Dimanche 20 juin

    15h - 15h45
    L'étrangère française /
    Nora Chaouche

    avec Boudji à la guitare et au chant

    16h - 16h45
    Pourquoi ne suis-je pas devenue chanteuse ? /
    Sophie Chappel

    scénographie de M.M.

    17h - 17h45
    L'heure est mûre /
    Olivier Campos

    Tous les textes lus et mis en voix ont à voir avec la résidence de Gérard Noiret au Théâtre 95, financée par le Conseil Régional d'Île-de-France.

    Avec l'amical parrainage du PRINTEMPS DES POETES

  • Images natives ou Liturgie du quotidien

    clipPD.jpgPaule Domenech

    Editions de l'Atlantique, collection Phoibos, 2009

    16 euros

    « Images natives ou Liturgie du quotidien... le titre de l'ouvrage lui-même montre assez combien Paule Domenech célèbre et même sacralise un quotidien fait avant tout de couleurs, d'odeurs, de sensations de toutes sortes qui, finalement, constituent pour elle la trame essentielle du monde, un monde bien concret dont elle fait admirablement l'alchimie, délivrant les essences des choses... » C'est ainsi que Sylvaine Arabo, l'éditrice, présente le beau recueil de la poète née à Alger en 1944. On pénètre dans le livre comme dans une maison que nous avons habitée et qui décrit notre existence/ dans une vérité intime propre à nous engendrer. Les souvenirs reviennent à travers les choses ou les êtres disparus tel le commis voyageur qui réapparaît dans le rêve ou le chat enterré depuis longtemps qui pousse du museau la porte entrebâillée de la chambre qu'il aime, chambre qui a disparu elle aussi. Mais le présent n'est jamais loin : Les souvenirs ne sont pas ceux du nouvel occupant,/ qu'importe ?Ils finiront par l'apprivoiser... Un agréable moment de lecture.

     

    LP

  • J'irai rêver sur vos tombes

    Maurice Couquiaud,

    Editions de L'Harmattan

    110 pages

    11,50 euros.

     

    MAURICE COUQUIAUD : LES GRISéS DéGRISéS

     

    Maurice Couquiaud ne tient pas la pose, il ne joue pas l'âge venu au vert galant :

    "Vieillir

    c'est apprendre à mieux aimer l'amour

    en le faisant moins

    à le styliser par des silences

    à le déshabiller dans l'ombre

    pour en caresser les formes oubliées"

    Pour autant, à l'inverse de Lucian Freud, le corps n'est pas gris, irrémédiablement gris. L'outrage du temps n'est pas un outrage fait à la vie mais un accomplissement avant l'ultime lumière du soir. L'existence suit donc son cours, selon un autre rythme et selon une sagesse dont on a oublié les leçons de toujours puisque la vieillesse est devenue un tel tabou qu'on l'affecte de périphrases plus ridicules les unes que les autres.

     Refusant de cracher sur ses fantômes l'auteur profite du temps qui lui reste et de la poésie pour leurs parler avant d'aller avec les ombres pleurer sous leurs tombes et la sienne. Doté d'une humanité indulgente qui sait le prix des valeurs et pas seulement celui des choses tout érotisme n'est pas écarté mais il se fait discret. À la sauvagerie du corps fait place la conscience de ce qu'il fut. Et si le désespoir a des mouvements de suie et de poussière de gravats le poète les disperse sans les respirer. Que l'être ait un goût de cendres ne peut le satisfaire et il cultive la douce folie d'être face aux

    "maîtres nageurs de la raison (qui) se noient dans les bassins de l'ombre".

    La nuit est là mais le matin aussi. Il faut s'en étonner tant que cela dure même si l'espoir est fragile. Il convient de plonger dans son bain d'huile pour rester "allumé".

     Couquiaud a décliné longtemps des couleurs roses, sable, ocré. Mais avec le temps le cuivré s'est oxydé dans un transfert du pastel au passé. Et c'est là toute l'ambiguïté d'une poétique ouvertement et sobrement ironique mais qui n'en reste pas moins tragique. L'auteur demeure travaillé par le temps qui passe et par la mort. Tous ses poèmes en portent la trace même s'il la maquille sous des couches de chair. Le corps peut être encore vaguement désirant mais clos dans une attente sans illusion. Car le désir est une expérience qui suppose l'échec au moment où le corps est « enchaîné » à un affaissement, à une désillusion comme s'il se savait voué à une fin de non-recevoir.

     Néanmoins le poète propose avec "J'irai rêver sur vos tombes" une œuvre étrange dont l'aventure comme toujours chez lui reste existentielle. Elle provoque un mouvement d'horreur ou de repoussoir chez certains. Elle peut engendrer des silences mais aussi une fascination quasi agissante. Nul ne sait en effet si les corps obsolètes ne vont pas sortir de leur prostration et redevenir des cœurs habités de la joie de la génitalité. Ils peuvent émerger du silence, renoncer encore à leur incomplétude humiliée. Couquiaud prouve que la volupté peut prendre des voies particulières et que tout demeure possible. Du grisé à la griserie le saut dans l'impossible représente encore une hypothèse désirable tant que demeure la seule certitude vitale : "l'amour est une arme de construction massive".

     JPGP

  • Regards de femmes

    clip_image002.jpgAnthologie de haïkus francophones Sous la direction de Janick Belleau

    Co-éditions AFH et Adage, 2008

    14 euros

     L'Association française de haïku et la maison d'édition québécoise Adage présentent un collectif de haïkus de 86 auteures venues d'une grande partie du Québec, mais aussi de France, de Belgique, d'Algérie, de Tunisie, de Chine, des Etats Unis et de l'Inde.

    Janick Belleau, haïjin québécoise, a rédigé une intéressante étude intitulée « Francophone et féminin, le haïku » qui tient lieu de préface et qui tend à déterminer si les thèmes dits féminins sont utilisés en haïku. La question est posée : existe-t-il une écriture du haïku spécifiquement féminine ? Les thèmes abordés sont plutôt larges : l'amitié, la famille, les passages de la vie, la société sans fard, l'avenir de la Terre... De l'intime à l'universel, le haïku parle des préoccupations qui touchent la vie des femmes : l'image maternelle, au clair de lune/ veillant l'enfant malade/ silence d'une mère (Chantal Couliou) et envol d'étourneaux/ qui se battent pour des graines/ je pense à mes fils (Monique Coudert) ; l'angoisse du temps qui passe, sur la plage/ une famille comme la nôtre/ il y a quinze ans (Louise Vachon)... mais le haïku « féminin » porte aussi un regard critique sur la société, ses injustices : chargée d'emplettes/ elle slalome entre les tentes/ des SDF (Dominique Champollion) ; Changement de saison -/ on décide de la guerre/ sur un calendrier (Louve Mathieu)... Une anthologie très riche où chacune et chacun peuvent se retrouver, car plus que « féminine », l'écriture du haïku tend à être davantage - ce que Janick Belleau appelle - une « écriture androgyne ».

     

    LP