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L'Horizon à l'aveugle - Joyce Mansour

L’Horizon à l’aveugle,

Joyce Mansour,

Éditions Derrière le salle de bans

Rouen,

10 €.

par Jean-Paul Gavard-Perret

Ligne de fuite

 

Joyce Mansour  fut la poétesse surréaliste par excellence. À cela une raison majeure : les grandes chaleurs lui convenaient et elle se laissait au besoin dévorer par les hommes sans s’en apercevoir. Du moins c’est ce qu’aimait leur laisser croire. « L’horizon à l’aveugle » ne déroge pas à cette règle : l’homme est épris tel qu’il croit prendre. Il est vrai que la poétesse ne lésine pas sur la métaphore sensorielle. L’odeur de son fantassin de passage est « Plus puissante que le mazout dompteur des grands vagues ». Mais la poétesse ne se fait pas la moindre illusion sur l’amour pas plus que sur l’homme qu’elle se revendique elle-même « parfois entre les lignes »

Celle qui apprit – très tôt - à ne rêver qu’en jouissant reste la poétesse des étranges nuits tièdes aux palpitations de matrice. Rompue par la lente alternative entre l’espoir et la mort elle se plaisait à avancer rongée d’anormalité. Il lui arrivait d’écrire sur le ventre, le visage dans la douceur enfantine du sable de l’orgasme encore moite de sa dernière marée. Se voulant parfois « Marie Culotte » et parfois « Saignée » son écriture dans cet « horizon » en ligne verticale souffle encore pour faire planer bien des oiseaux dans les crânes de ceux qui pataugent au sein de ses fantasmes. La belle indifférente se plaisait à les monter au sautoir pour les émoustiller.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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