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Notes autres - Page 3

  • POESYVELINES 2010 - LECTURE AU CHATEAU DE VAUGIEN le 3 Octobre 2010

    Dans le cadre de la résidence d'écriture de Lydia Padellec et d'Hervé Martin dans la Réserve naturelle de Saint Rémy les Chevreuse, une première lecture a rassemblé au Chateau de Vaugien, près de soixante personnes pour écouter leurs textes. Ils étaient accompagnés par la flutiste Caroline Bosselut.

    Un album des photographies de cette lecture, organisée par la Maison de la Poésie de Guyancourt et le Parc naturel  régionale de la Haute Vallée de Chevreuse, est disponible sur ce site.

    Voir les Photographies

    HM

  • Une anthologie de la poésie engagée sur Internet.

    Plusieurs traits intrinsèques à la poésie sont  éminemment présents dans cette anthologie.  A consulter sans réserve dans nos temps difficiles où nous changeons d'époque. Celle qui arrive ne semble pas se dessiner sous les meilleurs auspices...

    La poésie engagée est une poésie de circonstance. Mais toute poésie n'était-elle pas de circonstance comme Goethe  ou Aragon le proclament? Souvent l'émotion initiale fait naître le poème. Laissons aux lecteurs le soin de dire ici ce qui résonne en eux au flux de l'émotion.

    Hervé Martin

    La poésie engagée:

    http://archives.site.free.fr/siteportail/site3em2001/engage/poesieng.htm

    Des poèmes :

    http://archives.site.free.fr/siteportail/site3em2001/engage/anthologie.htm

  • Après OBSIDIANE, LE MACHE LAURIER voici SECOUSSE...

    Avec les éditions Obsidiane, François Boddaert  propose sur le site internet de l'éditeur, SECOUSSE , une nouvelle revue de littérature, numérique cette fois,  époque oblige! Cette revue numèrique est téléchargeable au format pdf.

    Poésie, proses, essais, notes de lectures, cartes blanches... sont au sommaire de ce numéro de Juin 2010 avec notamment les voix de:

    Pascal Commère, Adrienne Eberhard  , Bruno Germani, Constantin Kaïteris,Nichita Stănescu, David Bosc, Lionel Bourg, Christian Doumet ...et d'autres

    Empressez vous de télécharger ce numéro à l'adresse :

     

    http://www.revue-secousse.fr/Secousse-01/Sks01-Sommaire.html

     

    Et faites le savoir autour de vous !

    hm

     


  • D'autres notes de lecture...

    Le site de la revue Incertain Regard   (http://www.incertainregard.fr )  offre également dans le menu Archives,  des notes de lecture de livres et de revues de poésie, des éditoriaux, de chroniques tels qu'ils furent proposés dans la revue.

    Découvrez-les durant cette période de congés...

    http://www.incertainregard.fr/PageArchives.html

    Si vous aussi, lisez de la poésie contemporaine. Si vous éprouvez l'envie de partager votre lecture en écrivant vos impressions, faites parvenir vos textes à l'adresse du site au format  word. (.DOC ) Vous pouvez envoyer vos textes jusqu'à fin septembre 2010. Après avis de lecture, certains textes pourront être édités sur ce bloc notes de lecture. Bel été !

    Hervé Martin

  • Ecouter les poètes sur Le centre national du livre - WebTv

    Franck Venaille

    James Sacré

    Jacques Roubaud

    Yves Bonnefoy

    Pascal Commère

    Christian Prigent

    Antoine Emaz

    Valérie Rouzeau

    Et bien d'autres...

    Une belle façon pour découvrir la poésie contemporaine.

    Hervé Martin

  • Théâtre 95 à Cergy-Pontoise

    Fête de fin de saison de Gérard Noiret

    18, 19 et 20 juin 2010 au Théâtre 95 à Cergy-Pontoise

    SOUS UN SOLEIL FÉMININ

    Vendredi 18 juin

    L'opéra des pas perdus / Mireille Jaume
    une création radiophonique sur RGB (99.2) dans l'émission Fêt'arts
    avec Meryl Gaud, Aurore Prieto, Emmanuel de Sablet et Mireille Jaume

    Samedi 19 juin

    16h - 16h45 - Grande scène
    Le chant de la matière /
    Michèle Ninassi

    avec Philippe Lemoine au saxophone
    présence  plastique de Cécile Picquot

    17h - 18 h - Salle de répétition
    Inauguration de l'exposition de Caroline Tafoiry
    Des brouillons...moi

    intervention de Chris Brook
    Tout ça autour d'un verre avec Joël Dragutin

    Librairie
    Sur la margelle de mon âme

    vidéo de Sylvio Cadelo

    18h - 19h   grande scène
    La « poésie féminine » existe-t-elle ?
    une conférence à la mode de Gérard

    textes  Gérard Noiret
    Mise en scène : Daniel Muret
    avec Evelyne Fort et Sylvia Bongau, de la Compagnie Willy-danse-théâtre

    19h15 - 20h45 - Café de la plage
    Diner convivial

    FÉMININS SINGULIERS / FÉMININ PLURIEL

    avant la fête de la Musique, une fête des Paroles autour du « féminin »
    à partir de 21h sur la grande scène et jusqu'à épuisement des étoiles.

     

    • Vœux pour une bonne nuit des Paroles par Henriette Zouguébi du Conseil Régional d'Ile-de-France
    • Poèmes par les amis d'Achères, les amis de La Ruche, les amis des ateliers d'Argenteuil, les amis de la Maison de la poésie de Guyancourt et des alentours, les amis des Mots Migrateurs et les amis d'Etapes.

    • Scène ouverte avec les amis des amis de nos amis et les autres qui sont bien entendu nos amis.

     

    Les participants de la scène ouverte devront s'être inscrits avant le 17 juin. Ils devront participer (à l'heure où il leur plaira) à la mise en place par Thierry Le Gall et Gérard Noiret qui aura lieu le samedi 18 entre 11 heures et 15 heures, au Théâtre 95.
    Les textes ne doivent pas dépasser 3 minutes. Le thème est « le féminin ». Toutes les conceptions seront entendues, sauf les racistes.

    Dimanche 20 juin

    15h - 15h45
    L'étrangère française /
    Nora Chaouche

    avec Boudji à la guitare et au chant

    16h - 16h45
    Pourquoi ne suis-je pas devenue chanteuse ? /
    Sophie Chappel

    scénographie de M.M.

    17h - 17h45
    L'heure est mûre /
    Olivier Campos

    Tous les textes lus et mis en voix ont à voir avec la résidence de Gérard Noiret au Théâtre 95, financée par le Conseil Régional d'Île-de-France.

    Avec l'amical parrainage du PRINTEMPS DES POETES

  • Une pétition pour la culture

    La culture en danger ! 

    Une pétition pour la culture

    de la revue Cassandre / HorsChamp

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    Impossible absence - Qui lancera l'alerte ?

     


    Dès novembre 2006, nous avions lancé un appel aux candidats à l'élection présidentielle pour qu'ils considèrent avec plus de sérieux la place de l'art et de la culture dans leurs programmes politiques. Depuis, la situation est loin de s'être améliorée.

    L'absence actuelle de vrai débat public sur la place de l'art et de la culture dans notre société est un symptôme historique extrêmement inquiétant.

    Elle annonce, pour la première fois depuis la Libération, le risque d'abandon d'une part fondamentale de l'histoire de notre pays...

    Pour lire  le texte en entier et signer la pétition...

    HM

  • La culture en danger

    APPEL A LA MOBILISATION "LA CULTURE EN DANGER"
    L’art et la culture sont au cœur de la vie sociale de notre pays, de son équilibre démocratique, de son identité et de son rayonnement. Aujourd’hui, en Seine-Saint-Denis comme partout ailleurs, la culture est menacée par la remise en cause des principes et des moyens de l’intervention publique en faveur de la création artistique et de l’action culturelle.


    Ces renoncements sont ceux du gouvernement, ce ne sont pas les nôtres...

    Pour signer la pétition...

  • L'appel pour Antonio Tabucchi

    A l'initiative des Editions Gallimard, un appel international de solidarité avec l'écrivain italien Antonio Tabucchi, cible du pouvoir berlusconien, vient d'être rendu public. Défense de ceux qui "osent, provoquent et dérangent" et de "la liberté de plume des écrivains indissociable de l'idée même de démocratie", son propos rejoint évidemment la cause de Marie NDiaye, d'ailleurs signataire de l'appel, face aux attaques du pouvoir sarkozyste....

    Signez l'appel pour Antonio Tabucchi

  • Le site d'Incertain regard

    Le site de la revue   http://www.incertainregard.fr aura dans les premiers jours de mai une nouvelle apparence...

  • LA SOIREE EXCEPTIONNELLE à LA MAISON DE LA POESIE DE PARIS

    ACTUALITE.S..   INFORMATIONS...
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    Le contenu de cette page est extraite du site REMUE.NET
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    Mardi 13 janvier | La poésie contre la Sensure
     

    UNE JOURNÉE EXCEPTIONNELLE À LA MAISON DE LA POÉSIE
    mardi 13 janvier de 19 heures à minuit
    Passage Molière 157 rue Saint-Martin Paris 3e
    Téléphone 01.44.54.53.00

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    à 19 heures
    LA RÉPUBLIQUE DES POETES #12
    Conçue et animée par Marc Blanchet
    André Markowicz
    Foyer de la Maison de la Poésie
    Entrée libre dans la limite des places disponibles

    Programmation et animation Marc Blanchet
    Présentations, lectures, dialogues, à propos de l’actualité de la poésie.

    En ce mois de janvier, notre invité est André Markowicz, écrivain (Figures, éditions du Seuil, 2007 et Les gens de cendre, publie.net, 2008), traducteur du russe (toute l’œuvre de Dostoïevski, l’œuvre de Pouchkine, le théâtre de Tchekhov, la poésie d’Aïgui, etc.) et du théâtre anglais (Shakespeare, Marlowe). Une intégralité des œuvres de Shakespeare est en cours. Il vient de faire paraître aux éditions Les Solitaires Intempestifs, Macbeth et Mesure pour mesure de Shakespeare, Les Estivants et Les Enfants du soleil de Maxime Gorki et Edouard II de Christopher Marlowe, dans la collection « Traductions du XXIe siècle ».

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    à 21 heures
    LA POÉSIE CONTRE LA « SENSURE »
    Cédric Demangeot, Bernard Noël, Florence Pazzottu et Christian Prigent,

    conception Bernard Noël et Patrick Zuzalla
    Réalisation Patrick Zuzalla
    Avec la participation de remue.net
    Avec la participation des acteurs Rodolphe Blanchet, Damien Houssier, Claire Anne Menaucourt, et de Claude Guerre
    La soirée sera retransmise en direct sur internet
    Avec la participation de l’INA (Institut national de l’audiovisuel)
    Grande salle

    « Les anciens régimes s’essoufflaient à interdire, censurer, contrôler sans réussir à maîtriser le lieu de la pensée, qui pouvait toujours travailler silencieusement contre eux. Le pouvoir actuel peut occuper ce lieu de la pensée sans jouer de la moindre contrainte : il lui suffit de laisser agir la privation de sens. Et, privé de sens, l’homme glisse tout naturellement dans l’acceptation servile. »

    En 2006, les éditions Barre parallèle réunissaient autour de Bernard Noël trois poètes pour penser par la poésie cette notion de « sensure » encore d’actualité, qui, déjà identifiée par Bernard Noël dans L’Outrage aux mots en 1975, « par rapport à l’autre (la censure) indiquerait la privation de sens et non la privation de parole. La privation de sens est la forme la plus subtile du lavage de cerveau, car elle s’opère à l’insu de sa victime. Et le culte de l’information raffine encore cette privation en ayant l’air de nous gaver de savoir ». Ce livre prit pour titre clair La Privation de sens.

    Trois ans après, c’est au tour de la Maison de la Poésie d’inviter des poètes, dont Bernard Noël, à continuer de nous tenir éveillés et vigilants face à cette forme de conditionnement toujours à l’œuvre. Ce sont donc les poèmes qui mèneront la pensée, la poésie étant à même de convoquer la télévision, les systèmes médiatique et financier, la consommation, la violence policière, la censure, le nouveau rapport au corps et au collectif, et cætera, pour en faire des matériaux incisifs de langue.

    Les textes seront lus par les poètes ou les acteurs.

    Programme :
    Bernard Noël
    La privation de sens, 2006
    L’outrage aux mots, 13/20 février 1975, précédé d’un extrait du Château de Cène, 1969
    « Éloge du consommé », in Moriturus, n°5, 2005
    La Castration mentale, 1997, extraits
    Sonnets de la mort

    Christian Prigent
    Le Monde est marrant, 2008, dont « Bonne nuit, les petits », 2006
    « Je suis illisible », « Stress & strass », in Une erreur de la nature, 1996

    Cédric Demangeot
    « Fenêtre sur le bleu », mars 2006
    « Les haltes de l’idiot », in Obstaculaire, 2004
    « D’un corps placé devant la police », in Mortibus, 2008
    Philoctète, 2008, extraits
    « Aurore ultimatum », « Éléplégie », « La soif », « Prosopopée », in Éléplégie, 2007
    bartlebricepety, 2008

    Florence Pazzottu
    La Tête de l’homme, 2008, extraits
    s’il tranche, 2008, poèmes de U à Z
    « Sarcome collectif », décembre 2005
    « où sont les vers », 2008
    « L’incise », in Action poétique, 2007-2008

    Brice Petit
    « La fiction de la mort », 2006
    « Lettre ouverte à Monsieur Dominique de Villepin, ministre de l’Intérieur », in Moriturus, n°5, 2005

    Pier Paolo Pasolini
    « Les ballades de la violence », 1962
    « La poésie est dans la vie », 20 septembre 1967
    « Contre la télévision », 1966, « Contre la terreur », 6 août 1968, « Mon indépendance provocatrice », 11 janvier 1969, in Contre la télévision

    Sade
    « Français, encore un effort si vous voulez être républicains », in La Philosophie dans le boudoir, 1795, extraits

    Christophe Tarkos
    « L’argent », in Écrits poétiques, 1999
    Auto-présentation du 22 novembre 1993, in Écrits poétiques

    Roberto Juarroz
    « Presque raison », extrait, in Fragments verticaux

    André Leroi-Gourhan
    Le Geste et la Parole, 1964-1965, extrait

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    Pour suivre et participer à la soirée :

    - les textes des intervenants de la soirée
    - un forum où vous pourrez intervenir en direct lors de cette soirée et qui sera diffusé sur le site et sur grand écran à la Maison de la Poésie, vous pourrez y envoyer vos prises de paroles et vos textes, ce forum sera modéré.

    13 janvier 2009
  • Une forme de corps

    Au cours de l’été dernier j’ai assisté à un spectacle de flamenco, animé par la formation d’une école de danse de Marseille. À maintes reprises je fus touché par des séquences, précises et ténues, de ce spectacle. Que ce soit dans le chant flamenco, la danse ou la musique des guitaristes, j’étais fébrilement emporté par ces — séquences — qui entraient en ruptures avec le déroulement d’un spectacle plus traditionnel dans son expression artistique. Survenaient alors sous mes yeux, des cassures de mouvements, des brisures de la ligne courbe du corps, des inclinaisons – imprévues ? — du visage, des bras, de la main ou des doigts… comme s’appréciaient à l’oreille des éraillements de la voix dans le chant ou des modulations vocales inouïes. À ces instants, fugaces, la présence du corps imprégnait l’art du flamenco et me transportait. Cette présence du corps me paraît être ce qui distingue dans l’art, l’existence du singulier en l’émergence de son talent, d’un accomplissement artistique simplement académique. Cette présence du corps en ces distorsions de mouvements, ces éraillements de la voix des chanteurs, élevait ce spectacle flamenco à l’œuvre d’art. Ces mouvements intérieurs qui inclinent le mouvement physique et créent le geste.

     

    La singularité du geste

     

    L’apprentissage d’un art passe par un travail académique. Mais l’expression d’un artiste, fut-il poète, peintre, musicien, se doit de le dépasser dans l’appropriation qu’il en fait. Il modifie ainsi cette -charpente-mémoire- de l’art qui se transmet dans le patrimoine de l’humanité. Une œuvre d’art n’est pas la représentation d’une réalité, nous le savons. Elle est une réinterprétation du monde, la réappropriation d’un espace vital. Dans le flamenco, le corps est présent dans ces distorsions, ces gestes, — ces possibles du mouvement — et dans ces altérations — justes — du chant dans la voix. Et loin de brouiller l’expression de l’artiste elles sont, de l’art, la quintessence. Elles le nourrissent, l’enrichissent, l’élèvent, et avec lui l’être humain dans sa condition de mortel. Ces distorsions sont présence du corps dans l’œuvre d’art. Cette présence matérialise sous mon regard la forme. La forme comme le corps. Une revendication de l’existence au monde, la singularité du geste de l’artiste, la forme donnée en l’art.

    En poésie, qu’elle s’inscrive dans la vision qu’elle nous donne sur la page ou dans la prosodie qui court dans ses vers et vibre dans l’air à leur musicalité, la forme est présence du corps dans l’écriture.

     

    Hervé Martin

  • Entretien avec Gérard NOIRET

    LA POETHEQUE / Bibliographie de Gérard NOIRET

     

     

    Hervé Martin : Poète, collaborateur à La Quinzaine Littéraire et à diverses revues, tu animes également des ateliers d’écriture poétiques auprès de différents publics. Ma première question est un peu provocatrice : apprend-t-on à être Poète ?

    Gérard Noiret : Non. Ce que l’on peut apprendre ce sont quelques conditions nécessaires pour le devenir. Et encore… Personnellement, je ne me perçois pas comme Poète. Dans ce mot il y a trop l’affirmation d’une autre manière d’être. Ma véritable différence est de consacrer beaucoup de temps aux mots, pas toujours écrits. A l’inverse, toute personne qui entreprend un travail artistique est obligée de se penser « poète », « danseur » ou « comédien » à un moment donné de sa vie, parce que sinon, le soi se dérobe. Il existe une espèce d’imposture nécessaire qui crée au départ un « horizon » de rigueur et conditionne l’accomplissement de l’écriture. Une dernière chose : je crois que l’on peut cesser d’être poète parce que le langage se transforme.

    HM : Utilises-tu dans tes ateliers des « techniques d’écriture » ?

    GN : J’espère proposer plus, car le poème établi des connexions avec la philosophie, les sciences humaines et a besoin d’une réflexion sur soi. Cela dit, j’interviens majoritairement sur le « processus d’écriture ». Il produit une sorte d’accélération des connaissances. Il n’y a rien de pire que d’apprendre après trente ans de travail solitaire que Du Bouchet existe ! Dans mes ateliers, je remets les gens en prise avec l’histoire de la poésie. Les contraintes ont toujours rapport avec des poètes, des livres, de la pensée. Je corrige peu. Je ne cherche pas à enseigner un bien écrire. Je m’arrange pour que chacun fasse des expériences de langage. Je m’applique à contrôler qu’ils ont ressenti ce que je voulais qu’ils éprouvent. Au bout du compte, j’espère que les participants ont des chocs. Des profs qui connaissent mille fois mieux la littérature que moi n’ont jamais été confrontés à ce qu’il advient lorsque « on va à la ligne ».

    HM :Quelles sont les raisons qui t’ont conduit à animer cet atelier à l’université de St Quentin en Yvelines en collaboration avec Thomas Dalle  qui  est  percussionniste et  musicien ? 

    GN : J'ai commencé à St Quentin pour une raison anecdotique : je n'avais jamais mis les pieds dans une «fac » et j'étais curieux  de savoir si un autodidacte y avait une  place. Après la 1 ère année s'est posé le problème du développement. Comme j'aime la poésie mise en voix, un responsable m'a parlé de Thomas, lequel m'a semblé suffisamment singulier pour que l'on fasse équipe. Parallèlement, comme je savais où les étudiants en étaient dans leur écriture, j'ai pensé que ce passage de l'écrit à l'oralité les obligerait à s'écouter différemment.

    HM : L'atelier s'est achevé  par  un  spectacle. La mise en voix de poèmes dans un spectacle s'apparente-t-elle à du théâtre ?


    GN :
    Il n'y avait pas - théâtre - dans la mesure où il n'y avait ni dramaturgie ni personnages, mais des moments. L'essence du spectacle, c'était la  sonorité et la qualité des mots. Ce n'était plus de la poésie au sens  de  la lecture muette. Le silence n'est pas le blanc. J'appelle provisoirement ces travaux  des "mises  en voix"  et, quand je serai un vieux monsieur,  je chercherai à trouver de bons  qualificatifs pour  savoir ce que j'ai fait. Lorsque l'on  est sur scène, on avance dans l'inconnu, avec des corps, avec des bruits, avec des résistances  très concrètes. Ce n'est qu'après  - ou avant -  que l'on se pose les questions de  définition.

    HM : Quelles ont  été  les principales difficultés que tu as rencontrées  pour  préparer  ces jeunes poètes  à leur  première prestation  sur une scène ?

    GN :
    J'ai vécu les - problèmes - comme une suite de plaisirs. Pour Thomas et pour moi, chaque individu est une attente différente, « un devenir ».

    HM : Il semble que tu vives et que tu apprécies  dans l'instant  chacun des  moments  de chaque chose que tu fais ?

    GN :
    Il  y a  bien sûr chez moi une conscience du passé et une inquiétude de l'avenir. Mais l'atelier est un temps à part. Il permet de prendre les choses et les êtres  dans leur matérialité, en dehors du quotidien. Il permet aussi de passer  par un  présent «absolu » où tout fait sens : les virgules, les respirations…

    HM : C'est donc une chose que d'avoir un objectif et une autre, que  de l'atteindre. Un projet de mise en scène peut-il  être contrarié par des  réalités?

    GN :  Si l'on a une idée abstraite du spectacle  rien ne marchera, car  les conditions matérielles  du jeu ne peuvent être gommées. A l'inverse, sans réflexion on ne dépasse guère le stade des trouvailles. Il n'est pas caricatural de parler de « cuisine ». On  rajoute, on retire, on laisse s'évaporer…

    HM :Quels  sont les écueils que peut rencontrer un poète qui dit  ses poèmes en public ?

    GN : De croire  que son activité d'écriture  lui donne un acquis scénique. Ce n'est pas comme à la Fac, il n'y a pas d'équivalence. Le lecteur  abstrait - là -, n'est pas le spectateur dans la salle. Pour moi, l'écueil, c'est l'image du Poète qui fait que l'on ne prépare rien, que  l'on exige que l'autre vienne à soi. Je ne supporte pas la mégalomanie, les grands prêtres et leur messe.

    HM : Aujourd'hui,  le travail  du  poète peut-il  être uniquement  écrit ?

    GN :
    Oui. Il y a de nombreux  chefs-d'œuvre  qui sont faits exclusivement pour la page. Le texte écrit n'est jamais restitué à l'identique  dans la salle. C'est comme une traduction. L'écriture-sur-la-page  joue avec une ambiguïté impossible sur scène. Il existe, il faut le dire et le redire, une poésie qui est faite pour résonner dans la tête. Le poème peut dire des choses grâce à la neutralité du blanc et à l'héritage culturel de la page.  Sous prétexte de médias, il ne faut pas oublier que la lecture muette  fut un progrès considérable.


    HM :Le corps dit-il des choses que le poème ne dit pas ? Et l'oralité, ce complément de l'écriture,  peut-elle aider à élargir  le lectorat de livres de poésie ?

    GN : Oui bien sûr ! Que l'on en soit conscient ou pas, le corps émet, le corps ne cesse de signifier. Il suffit d'un geste pendant une lecture pour que, d'un seul coup, quelque chose s'éclaire.  Parfois un incident lors d'une répétition  rend  le texte  infiniment plus intéressant. Et cela on ne peut pas le rajouter  en mots. Ou alors il faut tout re-transposer. Oralité et écriture  entretiennent un rapport dialectique. Il faut que le poème écrit meure avant  d'exister en tant que parole. Cette disparition est source d'autres  vies. Certains mots  sont corrects du point de vue de l'œil mais ne passent pas  sur scène. Ce n'est pas  de la démagogie que de les modifier.  A condition de le faire à partir
    de règles, et non  d'hypothétiques applaudissements. Il en va ainsi des coupes qui ne doivent pourtant  pas être « psychologisées » pour permettre le jeu du comédien. Fondamentalement l'oralité est un genre à part. Elle est impuissante à résoudre  les problèmes du livre. Les réalités ne font que se recouper parfois. Je crois que ce qui est l'ennemi pour le public en poésie, c'est le vers ! Ce n'est pas une raison pour le supprimer quand il existe, même si  dans l'oralité on va au silence et non pas à la ligne. Il ne se joue pas les mêmes choses sur la page et dans le temps réel. Maintenant, pour une approche plus fine  de termes tels  que orale, oralité…disons que nous aurions dû passer par  Meschonnic ou Jean-Paul  Goux.

    HM :Quelle  est selon  toi  l'importance d'une  émission  radiophonique comme  « Poésie Studio »  sur France Culture ?

    GN : Cette émission  développe un public non pour la poésie en général mais pour  une part spécifique  de celle-ci. Il est démagogique d'opposer la radio  et le livre, la télévision et le livre, et d'une manière générale,  d'introduire dans son  raisonnement des  critères d'audience ou d'audimat en art.


    HM :Que penses-tu  «Des Poétiques » ?

    GN
     :  Dans - Les Poétiques -,  ce qu'il faut savoir c'est que les poètes ne disent pas vraiment leurs poèmes face à un public. On a des écouteurs sur les oreilles et un  micro directionnel, on est devant  un pupitre et on est soumis à la prise de son. Ce  qui compte, c'est ce qui  après,  existera  sur les ondes. J'avais  pour me guider une sorte de chef d'orchestre : Claude Guerre. J'étais donc à la fois face à une salle et conditionné par la retransmission. C'est autre chose que ce dont nous venons de  parler.

    HM :Finalement,  les mots  sont ils  «Sens »  ou  «Son » ?

    GN : En  dernière instance, je donne toujours la  priorité au  Son  sur le Sens. Mais  encore faut-il qu'il y ait Sens et tension entre les deux. Il y a une phrase de Valéry qui dit :  «le vers c'est l'hésitation prolongée entre le Son et le Sens. » Je remplace volontiers hésitation par contradiction. C'est  plus proche de moi.

     

     Note: Cet entretien a été réalisé à la suite d'un atelier organisé à l'université de St Quentin en Yvelines en 1999 dans le cadre de Banlieues Arts